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21 novembre 2023

L’ATE et l’association de consommateur·rices SKS exigent un accès facilité et transparent aux TP

Pour que les transports publics soient aisément accessibles, il est nécessaire de pouvoir compter sur un réseau bien étoffée et des tarifs transparents. Le projet de système tarifaire «myRide» récemment concocté par l’Alliance SwissPass pourrait fortement compromettre ces principes fondamentaux. L’organisation de protection des consommateurs et consommatrices «Stiftung für Konsumentenschutz SKS» et l’ATE Association transports et environnement ont défini à cet effet un cadre directeur en matière de tarification et de billetterie.

Si le projet de système tarifaire «myRide» de l’Alliance SwissPass se déploie, le prix du billet des TP sera individualisé et calculé sur la base des habitudes de fréquentation. Ainsi, une personne qui se déplace fréquemment en TP payerait moins qu’une autre qui les emprunte rarement. Le prix de la course serait alors calculé après le voyage. Le système «myRide» rend ainsi le tarif à la fois imprévisible et non transparent.

En principe, l’organisation «Stiftung für Konsumentenschutz SKS» et l’ATE accueillent favorablement toute évolution du système tarifaire et de billetterie, pour autant qu’elle soit judicieuse. Toutefois, «le prix du billet ne doit pas devenir opaque» souligne Anders Gautschi, Directeur de l’ATE. La législation précise d’ailleurs que les tarifs doivent prévoir «des conditions comparables pour les clientes et les clients qui se trouvent dans des situations comparables». Des «échelles tarifaires individuelles» ou des «prix dynamiques» calculés sur la base de l’historique du voyageur ou de la voyageuse vont à l’encontre de ce principe. Parce que le système «myRide» exige l’utilisation d’un téléphone mobile, il crée un obstacle supplémentaire. «La mobilité est fondamentale pour pouvoir participer à la vie sociale. Il faut que les personnes sans SwissPass ou sans téléphone mobile puissent continuer de voyager avec les TP à l’avenir», précise encore Anders Gautschi. 

En considérant la nécessité d’éviter tout déplacement inutile, Anders Gautschi se montre sceptique quant aux incidences de «myRide»: «Comme les personnes voyageant beaucoup seraient récompensées par une baisse des prix, cela les inciterait à voyager davantage encore».

Les personnes payant en argent liquide ne doivent pas être désavantagées

L’ATE et Stiftung für Konsumentenschutz SKS mettent également le doigt sur une restriction des libertés: en ne payant pas son billet à l’avance, il faudra pouvoir attester que l’on dispose d’un moyen de paiement. «Les TP n’ont pas pour mission d’inciter la clientèle à privilégier le paiement électronique par rapport au paiement en argent liquide par des restriction de l’offre», relève Sara Stalder, Directrice de Konsumentenschutz. Du point de vue du respect de la sphère privée, Sara Stalder y voit également un devoir de la part des TP: «Les transports publics doivent jouer un rôle de pionnier. Ils génèrent d’innombrables données sensibles sur leur clientèle, notamment le profil des habitudes de déplacement, l’adresse et les données de paiement.» Afin de minimiser les risques en matière de protection des données, les applications doivent reposer sur un minimum de données et appliquer, implicitement aussi, le principe de respect de la vie privée».

 

Pour tout complément d’informations:

  • Anders Gautschi, VCS-Geschäftsführer, 079 960 11 71
  • Sara Stalder, Geschäftsleiterin Konsumentenschutz, 078 710 27 13
  • Medienstelle des VCS: 079 708 05 36, medien@verkehrsclub.ch
  • Medienstelle Konsumentenschutz: 031 370 24 27, medien@konsumentenschutz.ch

Plus d'informations:

  • Article «L’ATE refuse le nouveau système tarifaire»

    ATE Magazine 4/2023

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