Les délégué·es de l’ATE demandent un tournant, sans extension sournoise d’autoroutes
À l’issue de leur assemblée annuelle, les 65 délégué·es de l’ATE Association transports et environnement ont adopté une résolution qui met le Conseil fédéral devant ses responsabilités: au lieu d’investir des milliards dans l’extension des autoroutes, il doit favoriser fortement et dès maintenant des modes de transport plus respectueux du climat.
Malgré le «non» clair et net de novembre dernier dans les urnes, le lobby automobile ne se décourage pas et nourrit son fantasme de nouvelles surfaces goudronnées. Avec les tunnels du Rhin à Bâle et du Rosenberg à Saint-Gall, on voit revenir sur la table des projets pourtant rejetés par le peuple il y a longtemps. David Raedler, coprésident de l’ATE Suisse, résume ainsi la situation: «La Suisse n’a pas besoin d’une politique du béton dépassée, mais d’un changement de cap radical. La population souhaite que l’on sorte de l’impasse en optant pour une mobilité d’avenir, le plus vite possible.»
Les délégué·es de l’ATE attendent du Conseil fédéral qu’il s’engage clairement en faveur d’un tournant dans les transports terrestres et aériens, avec rapidité, cohérence et clairvoyance. Dans leur résolution, les délégué·es demandent de:
- Préserver les ressources: les capacités de planification et de construction doivent être systématiquement utilisées pour les infrastructures ferroviaires, les bus, les trams, les vélos et la mobilité piétonne plutôt que pour des routes.
- Accorder une part fédérale plus importante aux programmes d’agglomération dans le domaine des transports publics, de la mobilité piétonne et cycliste. Les cantons doivent pouvoir planifier et concrétiser leurs projets plus rapidement.
- Introduire immédiatement une taxe CO₂ efficace sur les billets d’avion: le transport aérien bénéficie aujourd’hui de nombreux avantages fiscaux. Une telle taxe sur le CO₂ est nécessaire depuis longtemps afin de compenser ces inégalités. Les recettes doivent être allouées aux transports publics, en particulier aux liaisons ferroviaires internationales.
- Le fonds d'infrastructure ferroviaire doit être doté de moyens substantiellement plus importants pour l'aménagement et l'entretien du réseau ferroviaire.
Les délégué·es de l’ATE ont condamné la politique d’austérité sans précédent de la Confédération, qualifiée de fiasco climatique. Elle entrave constamment les transports publics alors que l’on devrait investir dans une mobilité durable. Il est irresponsable d’accumuler des retards dans les extensions ferroviaires urgentes et de procéder à des coupes qui menacent le transport régional de voyageuses et voyageurs, surtout en pleine crise climatique. Voilà le sentiment général qui ressort de l’assemblée des délégué·es de l’ATE.
Pour tout complément d’informations:
- David Raedler, Co-président ATE Suisse, 079 220 45 23
- Stéphanie Penher, Directrice ATE, 079 711 19 15
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