La rue scolaire comme solution
Quand la cloche sonne, les enfants sortent de classe et débouchent presque aussitôt sur la route – où le trafic peut représenter un danger. En interdisant temporairement les voitures aux abords des écoles, les rues scolaires renforcent la sécurité.
En matière de mobilité scolaire, la sécurité des enfants est au cœur des réflexions. Elle est souvent mise à mal par un trop fort trafic automobile généré par les parents-taxis ou le trafic de transit. Face à cette problématique, la rue scolaire permet d’apaiser les abords des écoles, de repenser les habitudes et d’encourager les alternatives.
Que du positif
La mise en place d’une rue scolaire consiste à interdire la circulation des véhicules motorisés sur la rue ou les rues d’accès aux écoles de manière temporaire aux heures d’arrivée et de sortie des élèves ou de manière pérenne. Elle est entièrement modulable, peut être fermée par une barrière, des potelets ou de la signalisation et s’adapte parfaitement à différents cas de figure: accès riverain·es, lignes de bus, voies cyclables, etc.
Ses avantages sont nombreux. En supprimant tous les conflits liés au trafic et aux manœuvres des parents-taxis devant l’école, elle améliore considérablement la sécurité des enfants. Elle permet par ailleurs d’améliorer la qualité de l’air aux moments où la concentration d’enfants est la plus importante. Une étude menée à Londres en 2022 La rue scolaire comme solution a montré que la mise en place d’une rue scolaire permet de réduire de 23% le niveau de dioxyde d’azote devant les écoles. La création d’un espace public temporaire de qualité et attractif crée un lieu de convivialité et de jeux pour les enfants et est l’occasion pour les parents de se détendre, de se rencontrer et de créer des liens sociaux. Des arguments qui ont poussé de nombreuses villes à mettre en place ce concept.
Venue d’Europe jusqu’en Suisse
Italie, Belgique, Royaume-Uni, France, Autriche: on ne compte plus les exemples de rues scolaires mises en place chez nos voisins européens. C’est en 1989 déjà, que la ville de Bolzano, au Tyrol du Sud, a décidé de fermer une rue devant une école au trafic automobile aux horaires d’arrivée et de sortie des élèves. La rue scolaire était née et n’a depuis cessé de se développer à travers le monde.
La Suisse n’est pas en reste et les exemples commencent à flurir dans l’ensemble du pays. Depuis quelques années, toujours plus d’enfants et de parents profitent des bénéfices des rues scolaires.
À Couvet (NE), la mise en place d’une rue scolaire a d’abord permis de sécuriser les accès à l’école lors de travaux d’importances. À Corcelles-près-Payerne (VD), la désorganisation et les comportements inadaptés de certains parents-taxis devant l’école créaient de réelles situations de dangers, la fermeture de la route devant l’école par une barrière quatre fois par jours durant 15 minutes a fortement réduit le stress lié aux nombreuses situations de danger.
À Köniz (BE), même pas besoin de barrière pour fermer la route; la mesure est comprise et respectée par les automobilistes qui étaient déjà habitué·es à une fermeture les samedi et dimanche. Là aussi, les retours sont positifs et d’autres communes sont intéressées à reproduire le modèle de Köniz.
À Ascona (TI), les trop nombreux parents-taxis et le fort trafic de transit ont encouragé la commune à fermer l’accès aux routes adjacentes à l’école primaire et enfantine de 7h30 à 17h. Cette mesure s’est aussi accompagnée d’une réduction à 30 km/h de rues menant à l’école et par la création de deux bandes cyclables – autant d’excellents moyens d’encourager et de faciliter la mobilité active et durable.