L’histoire de Soleure a commencé voici 2000 ans environ, lorsque les Romains établirent un pont sur l’Aar et une colonie du nom de Salodurum, le long de la route menant d’Aventicum à Vindonissa et Augusta Raurica – aujourd’hui Avenches, Windisch et Augst. Cette colonie a traversé bien des temps tourmentés pour devenir la ville de Soleure que nous connaissons. Son architecture a été tout particulièrement influencée par la période de 1530 à 1792, lorsque les ambassadeurs des rois de France y résidaient. C’est également de cette époque que datent les fortifications en étoile de la ville. Si elles avaient bien évidemment une fonction défensive à l’origine, elles contribuent aujourd’hui au charme de la vieille ville.
Onze églises et chapelles, onze fontaines historiques et onze portes et tours dessinent le panorama de la ville. Notre guide nous apprend que ce «culte» du nombre onze remonte à l’instauration des corporations – onze au total – qui constituaient le fondement de l’ordre économique et social. Il s’est peu à peu établi comme le nombre fétiche de Soleure et s’exprime sous les formes les plus variées: trois escaliers de onze marches conduisent au portail de la cathédrale Saint-Ours. Sa tour mesure six fois onze mètre de hauteur et compte onze cloches.

Un passé palpitant

Pour quiconque s’intéressant à l’histoire, Soleure est un sujet d’une étonnante richesse. Plusieurs musées documentent à leur manière le passé passionnant de la ville. Ainsi, le musée de l’ancien arsenal présente une grande variété d’équipements militaires et d’uniformes de diverses époques. Le musée des Beaux-arts possède une vaste collection d’oeuvres s’étendant du Moyen-âge à nos jours, mais qui fait la part belle à l’art suisse des 19e et 20e siècles.
L’élégant château Blumenstein abrite depuis 1952 le musée d’Histoire de la ville. L’exposition permanente de la «Pharmacie du vieil hôpital», situé dans le faubourg de la rive droite, mais qui dépend du musée Blumenstein, mérite une mention toute particulière. Les soeurs de l’hôpital y ont concocté onguents et médicaments pendant plus de deux siècles. Les innombrables casiers, tiroirs et récipients – ornés d’inscriptions et de cartouches exécutées par le peintre Felix Joseph Wirz en 1789 – sont remarquablement bien conservés.

Dès qu’on quitte le centre-ville, on se retrouve dans la verdure. La région se prête idéalement à la randonnée – Soleure est pratiquement au pied du Jura. Le Weissenstein, la montagne locale, est un but d’excursion très prisé. Il faut compter trois heures et demie pour en atteindre le sommet après une ascension de quelques centaines de mètres.
Celles et ceux qui préfèrent les balades plus courtes apprécieront de parcourir la boucle triangulaire Aar-Emme. L’itinéraire de dix kilomètres prend d’abord la direction du sud à travers bois et cultures. On rejoint l’Emme à Derendingen, puis on suit sa rive gauche sur deux kilomètres et demi jusqu’à «Emmenspitz», où elle se jette dans l’Aar. Équipé de tables et d’un foyer, l’endroit se prête bien pour y faire une pause. 
En face de la place de pique-nique, sur l’autre rive de l’Aar, on aperçoit l’ancienne zone industrielle d’Attisholz. Jadis fabrique de cellulose, le complexe a été transformé en un site polyvalent: on peut y habiter, y travailler, y étudier et y exercer des activités artistiques, mais c’est aussi un lieu de rencontre où l’on peut s’arrêter pour boire un verre ou manger un morceau. Le chemin du retour vers Soleure le long de l’Aar est à quelques pas de là.

Une ville où il fait bon vivre

Comme le centre-ville est interdit au trafic motorisé, on y déambule en toute décontraction. Ce dédale de ruelles et passages étroits est riche en curiosités de toute nature. Le marché de Soleure se tient le mercredi et le samedi matin et on y trouve les produits frais de la région: fleurs, fromages, fruits et légumes.
La vieille ville offre également un joli choix de restaurants, cafés et autres tearooms. La spécialité culinaire la plus connue de Soleure est la tarte aux noisettes – un délice dont vous pourrez vous délecter, par exemple, dans la confiserie Hofer.Aux heures où le soleil couchant couvre d’or les murs de la ville, au plus tard, les bars et cafés de la Promenade de l’Aar résonnent des rires et conversations animées de leur clientèle. L’atmosphère vivante et accueillante de la plus belle ville baroque de Suisse invite à sortir entre ami∙es et à refaire le monde.

Viviane Barben travaille à l’ATE dans l’équipe de communication. Dans le train entre Berne et Soleure, elle aime admirer les rares chevreuils qui s’offrent au regard.