Le 30 km/h
La nouvelle vitesse maximale autorisée par défaut
Le 30 km/h généralisé dans les localités
Repenser les priorités de notre société
Aujourd’hui, près de 40% de la population suisse vit dans une zone 30 et profite ainsi directement d’un habitat de qualité et d’une bonne sécurité routière. Toutefois, le 30 km/h ne s’applique encore que trop rarement aux axes principaux à trafic important et dans les quartiers denses. C’est là, justement, que les cyclistes, piéton∙nes, automobilistes et autres se partagent la chaussée. C’est là aussi que se produisent les accidents les plus graves et où les émissions sonores sont les plus importantes. Malheureusement, maints obstacles juridiques s’opposent à l’introduction du 30 km/h, là précisément où cette mesure serait judicieuse.
Toutefois, dans l’intervalle, les milieux des spécialistes de l’urbanisme et des transports remettent toujours plus en question le 50 km/h à titre de limitation de vitesse par défaut. Dans le cadre de la consultation sur le droit en matière de circulation routière en 2020, l’ATE a réclamé la levée de ces obstacles: l’ATE est d’avis que le 30 km/h doit devenir la limitation de vitesse par défaut à l’intérieur des localités – en y intégrant des zones de rencontre – et que le 50 km/h doit devenir une exception dûment motivée.
Aujourd’hui
Le 50 km/h est la règle, les exceptions doivent être dûment motivées.
Les axes principaux ne sont intégrés qu’exceptionnellement aux zones 30.
Instauration de nouvelles zones 30 au compte-goutte.
Demain
Le 30 km/h est la vitesse maximale autorisée par défaut – des limitations à des vitesses plus élevées doivent être motivées.
Intégration de zones de rencontre dans les quartiers d’habitation et les zones sensibles avec fort trafic piétonnier.
Mise en œuvre efficace et économique du 30 km/h.
Les pratiques juridiques actuelles empêchent à bien des endroits l’introduction du 30 km/h, alors que cette mesure serait judicieuse – et que plusieurs localités souhaiteraient l’instaurer pour améliorer la sécurité routière et pour favoriser une mobilité durable, mais redoutent que leurs arguments soient juridiquement trop faibles.
Les surfaces dédiées aux transports sont limitées, alors que la mobilité piétonne et cycliste va augmenter et que le nombre de personnes âgées va s’accroître. Un bon fonctionnement des transports combinés ne sera possible qu’en adoptant une limitation générale de la vitesse conforme aux besoins de la mobilité cycliste et piétonne. Ce principe s’applique aussi à la mise en œuvre de l’arrêté fédéral vélo, afin de permettre la réalisation d’un réseau cycliste sûr et continu.
Zones 30 sur les routes à orientation trafic – pourquoi faire compliqué?
«La limitation de vitesse à 30 km/h fonctionne aussi sur les axes principaux et ce, avec une mise en œuvre simple et pragmatique. Le potentiel est particulièrement élevé dans les zones à forte densité de population comme les villes et les centres des villages, où se concentrent problèmes de sécurité routière et nuisances sonores et où les marges de manœuvre pour des mesures d’amélioration des infrastructures sont les plus réduites.»
Source: VSS 2020 – résumé d’un article paru dans «Route et trafic»
Les thèses de la SVI sur la vitesse optimale dans les zones d’habitations
Thèse 12: «Dans les localités, la vitesse maximale devrait être limitée à 30 km/h. Les axes principaux doivent être traités et signalés spécifiquement. Le paradigme doit être inversé: c’est la limitation à des vitesses supérieures qui doit être dûment motivée.»
Source: SVI Association suisse des ingénieurs et experts en transports – Vitesses optimales en localité, documentation de colloque, SVI 2015
La conférence de l’OMS de Stockholm se prononce pour le 30 km/h
A l’occasion de la troisième conférence mondiale des ministres sur la sécurité routière du 12 au 22.2.2020, la «Déclaration de Stockholm» a été adoptée sous le patronat de l’OMS. Elle revendique la limitation à 30 km/h sur toutes les routes qui sont simultanément utilisées par des personnes non protégées et des véhicules à moteur. Les vitesses plus élevées ne sont admises que lorsque la sécurité le permet.
«Nous prescrivons également une limitation de la vitesse à 30 km/h maximum dans les zones empruntées régulièrement et de manière planifiée par les usagers de la route vulnérables et les véhicules conjointement, sauf si de solides données factuelles démontrent que des vitesses supérieures sont sûres. Nous remarquons que les mesures prises pour réduire la vitesse en générale auront un impact positif sur la qualité de l’air et le changement climatique tout en étant essentielles à la diminution du nombre de morts et de blessés sur les routes.»