Les pieds dans l’eau, Saint-Malo s’étend aux confins des territoires vallonnés de Bretagne, sur le littoral de la Manche. Le train y arrive depuis Paris, en passant par la jolie Rennes. Dans la ville, on se balade volontiers à pied pour admirer l’architecture malouine des maisons qui bordent la plage. Les mouettes survolent les toits. Leurs cris aigus se perdent dans les bourrasques d’un vent salé.
À la vie, à la mer
Le lien indéfectible qu’entretient Saint-Malo avec les eaux qui l’entourent a façonné son histoire. Au fil des siècles, pêcheurs, matelots, armateurs, explorateurs et corsaires s’aventurèrent au-delà des flots impitoyables pour offrir à la ville bretonne son prestige. Enfant de Saint-Malo, Jacques Cartier quitta les côtes de la cité pour rejoindre le Canada en 1534 et devint le marin français le plus célèbre de la Renaissance. Un siècle plus tard, le corsaire René Duguay-Trouin s’illustra par son courage et sa pugnacité, accédant au rang suprême de lieutenant général des armées navales. Statues et plaques commémoratives honorent aujourd’hui ces illustres figures.
À Saint-Malo, les amoureux de la mer se laisseront ensorceler par la danse fascinante des marées, parmi les plus impressionnantes d’Europe. Quand la houle gronde, les vagues enragées viennent s’écraser contre les hauts murs de pierre qui protègent les habitations. La nature incontrôlable donne à ce paysage des airs de fin du monde. Lorsque l’eau se retire, elle dévoile des étendues de sable immenses d’où émergent, craintifs, des petits crabes agités. Les enfants s’agenouillent sur le sol humide pour les cueillir.