Révision de la loi sur le CO2

La coalition CESAR réclame une taxe sur les billets d’avion efficace

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Berne

Lors de la session parlementaire de printemps, le Conseil national se penchera sur l’introduction d'une taxe incitative sur les billets d’avion dans le cadre de la révision de la loi sur le CO2. La coalition environnement et santé pour un transport aérien responsable (CESAR) demande un montant plafond plus élevé, ainsi que l’assujettissement des passager·ères en transfert et en transit à la taxe.

Malgré son fort impact climatique, le transport aérien est jusqu'à présent le grand absent de la politique climatique suisse. Le Conseil national a l’occasion de faire un premier pas dans la bonne direction en se prononçant pour une taxe sur les billets d'avion efficace. Bien qu’encourageante, la variante proposée par le Conseil des États en automne 2018 présente deux failles importantes:

 - Le montant plafond de Fr. 120.– n’est pas assez élevé pour jouer un rôle incitatif, surtout pour les vols longue distance en classe supérieure

 - La taxe ne concerne pas les passager·ères en transfert et en transit

 

La coalition CESAR demande au Conseil national de corriger ces lacunes. Sans mesure efficace pour réduire l’impact climatique du trafic aérien, la Suisse ne parviendra pas à atteindre les objectifs fixés par l’Accord de Paris sur le climat.

 

Inaction des autorités:

Nous sommes face à une urgence climatique: selon le groupe d'experts intergouvernemental sur l'évolution du climat (GIEC), il est probable que le réchauffement planétaire atteigne 1,5°C entre 2030 et 2052 s’il continue d’augmenter au rythme actuel. Pour maintenir le réchauffement à 1,5°C, les émissions de CO2 doivent chuter de 45% d'ici 2030, comparé à 2010, et nous devons atteindre la neutralité carbone en 2050. Tous les secteurs doivent donc rapidement réduire leurs émissions, y compris l’aviation.

 

Les autorités suisses continuent pourtant d’ignorer l’impact climatique de l’aviation. Pire encore, elles soutiennent l’expansion de ce secteur, comme le montre la nouvelle partie conceptuelle du Plan sectoriel des transports, Partie Infrastructure aéronautique (PSIA) adoptée par le Conseil fédéral la semaine dernière. Aucune mesure concrète en matière de protection du climat n’est formulée pour l’aviation, le Conseil fédéral jugeant que ces mesures sont à mettre en œuvre par d’autres biais, par exemple dans le cadre de la loi sur le CO2. La révision de cette dernière lors de la session parlementaire est l’occasion d’aboutir à des mesures efficaces et nécessaires.

 

Une sérieuse menace pour l’environnement:

Le transport aérien est à l’origine d’environ 5% de l’impact climatique d’origine humaine. Mais on estime que moins de 20% de la population mondiale est déjà monté dans un avion. Or les perspectives de croissance sont fortes: le nombre de passager·ères devrait doubler ces 20 prochaines années pour atteindre 8,2 milliards de voyageur·euses par an. En Suisse, le trafic aérien est déjà responsable de 19% de l’impact climatique d’origine humaine, et les prévisions sont à la hausse.

Lisa Mazzone, coprésidente de CESAR, 077 404 16 08

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