La Turquie contrastée et colorée

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En train, en ferry, en bus et à vélo, Walter Aeschimann est parti découvrir la Turquie, ses paysages, ses odeurs et l’hospitalité de ses habitants. Si la situation politique du pays effraie généralement les touristes, notre reporter a été séduit.

Keine Gespräche mit Frauen

Mit Frauen komme ich nie ins Gespräch. Ihre Situation ist für mich schwer einzuschätzen. Zwei Frauen an der Hotelrezeption flüchten, als sie mich in Velokleidung kommen sehen. Trotzdem bin ich überrascht, wie viele, vorab junge Frauen, sich ohne Kopftuch im öffentlichen städtischen Raum bewegen oder das Kopftuch scheinbar spielerisch als Accessoire und farblich bunt zur modischen Kleidung tragen.

Die meisten Männer lehnen das Regime ab, vertreten zugleich die Meinung, dass Erdogan weit weniger gefährlich sei, als westliche Medien ihn bewerten würden. Ein gebildeter Muslim in Erzurum sagt, dass ihn die Entwicklung in Polen, Ungarn, Tschechien oder Italien ebenso betrübe. Darüber berichte der Westen weniger düster als über die Türkei. Er vermute, dass nach wie vor eine diffuse Angst des Westens dem unbekannten Orient gegenüber bestehe. «Hast du Angst im Osten der Türkei?», fragt er mich. «Nein.» Im zentralen Anatolien habe man mir geraten, nicht in den Osten zu fahren, weil es zu gefährlich sei. «Ich habe mich nie bedroht gefühlt.»

Ungleiche Kontrollen

Es gibt viele Checkpoints an den Ein- und Ausfahrtsstrassen mittelgrosser Städte. Die Polizei winkt mich durch. Nur einmal werde ich genauer kontrolliert, selbst die Bilder auf dem Fotoapparat und dem Laptop muss ich zeigen. «Ich mache nur meine Arbeit», sagte der junge Polizist fast entschuldigend. Beklemmend ist es dennoch. Mir ist bewusst, dass viele in der Türkei nicht so schonungsvoll behandelt werden.

Im Osten ist die paramilitärisch ausgerüstete Polizei (Jandarma) mit Panzerfahrzeugen, Schützenstellungen hinter Sandsäcken und Betonblöcken noch präsenter. Ich bin im Siedlungsgebiet der Kurden. Vor einigen Jahren gab es auch hier Konflikte mit der PKK, weiter im Südosten flammen die Kämpfe immer wieder auf.

Tee trinken und beobachten

Trotz politisch angespannter Situation muss der Alltag weitergehen. Ich sitze mit Minenarbeitern um halb sechs schweigend beim Frühstück und kann ihre Arbeitsbedingungen nur erahnen. Im brechend vollen Hinterzimmer des Teehauses von Hassan in Erzurum schaue ich mit Fans des Fussballclubs Besiktas Istanbul ein Fussballspiel. Ich werde spontan zum Gebet des Opferfestes in die Moschee eingeladen. Am Vorabend erklärt mir der Metzger in seinem Betrieb das Ritual des Tieropfers für dieses Fest. Ich tauche in die Farben und Düfte der zahlreichen Basare ein. Am Zielort besuche ich ein Hammam und lasse mir vom türkischen Masseur fast die Knochen brechen, während er bei seiner Arbeit singt. Und Murat dürfte auch weiterhin gegen seinen Präsidenten schimpfen.

Nützliche Informationen

Anreise

  • Die Anreise dauerte drei Tage und drei Nächte: Zug von Zürich nach Ancona, Fährschiff nach Durrës (Albanien), Bus via Thessaloniki nach Alexandroupolis.

Wichtigste Stationen

  • Dardanellen (Meerenge im Mittelmeer), Kütahya (Kleinasien), Göreme (Kappadokien), Sivas (Zentralanatolien), Erzurum (grösste Stadt Ostanatoliens) und Dogubeyazıt an der iranischen Grenze. Die Planung der Etappen erfolgte von Tag zu Tag, die Route wurde auch spontan angepasst (schönes Hotel, schlechte Strasse, Müdigkeit, etc.).

Murat est un être paisible. Mais lorsqu’il voir apparaître Recep Tayyip Erdogan à la télévision, annonçant un nouveau décret présidentiel, il devient rouge de rage et lève les mains au ciel, tout en sachant bien qu’il ne doit rien attendre du Très-Haut. Puis il donne gauchement un coup de pied dans le vide signe à la fois de son désaccord et de son impuissance. «Depuis qu’Erdogan est à la tête du pays, les touristes n’y viennent plus», explique-t-il.

Notre hôte dirige un élégant hôtel dans une ville de Cappadoce (en Anatolie centrale), bien en vue sur la Grand-Place, tout près de la mosquée. Tout autour, la vie bouillonne en perpétuelle effervescence: les stands du marché regorgent de fruits colorés, des échoppes d’artisans piquent la curiosité, les bribes de conversations s’échappent des kuaförsalons et des restaurants.

Toutes celles et ceux dont les ressources économiques dépendent des touristes éprouvent la même amertume que Murat envers le pouvoir actuel. Ce sont surtout le putsch manqué de juillet 2016, l’état d’urgence et les vagues d’arrestation des opposants au régime qui exercent un effet dissuasif sur les touristes. Le voyageur qui s’aventure en Turquie en dehors des grands centres touristiques est quotidiennement confronté à ces questions.

Un pays de contrastes

Au terme d’un long voyage en train, en bateau et en bus, j’atteins la frontière grécoturque. Mon itinéraire cycliste débute à Ipsala, passe par l’intérieur du pays et aboutit au pied du mont Ararat, non loin de la frontière iranienne. Ce périple me donne l’impression de remonter le temps et de traverser plusieurs pays. Entre la Turquie européenne et la Turquie asiatique, entre la ville et la campagne, les différences sont frappantes. Les régions pauvres contrastent fortement avec les petites villes à la modernité presque provocante.

Après avoir sillonné les forêts d’essences mixtes des régions montagneuses de l’ouest, j’affronte les hauts-plateaux de l’Anatolie centrale et orientale à une altitude oscillant entre 1500 et 2000 mètres. J’y traverse des prairies semi-arides et des zones de steppe peu peuplées, où des familles de paysans s’évertuent à cultiver de la betterave, des céréales ou du tabac. J’y croise de grands troupeaux de moutons à la recherche d’une maigre pitance. Ce paysage de collines est parsemé de maisons fissurées ou en ruine, vestiges d’un autre temps. L’horizon s’estompe dans l’air vibrant de chaleur.

Chaque fois que je passe un col de montagne, je suis saisi par les vastes étendues qui s’ouvrent devant moi. Les premiers jours de mon périple, j’ai été tenté par les petites routes isolées. Mais trop souvent elles finissent au milieu de nulle part ou ne sont guère praticables, même avec les meilleurs pneus. J’opte alors pour les routes principales qui restent peu fréquentées en dehors des villes.

Chaleur et hospitalité

Cet automne-là, sur les 2200 kilomètres de mon parcours, je profite partout d’un temps estival. Sur ma route par contre, aucun autre cyclotouriste. Il faut croire qu’il s’agit d’une rareté absolue: le journal local de la ville d’Aksehir me sollicite pour me consacrer un reportage.

Je cède à la gentillesse des gens et à leur fabuleuse convivialité – une chose plutôt inhabituelle pour moi. Au marché de la petite ville de Lapseki, une femme me fait spontanément cadeau de pêches et d’oranges sans même prononcer le moindre mot. Le kuaför local s’occupe de moi gratuitement et m’offre même un livre. Il ne se passe pas un jour sans que quelqu’un m’offre le thé. Un étudiant attend le bus deux heures durant avec moi pour expliquer ma destination au chauffeur et lui demander de m’y trouver un hôtel. Pourtant, l’hébergement n’est jamais un problème, il me suffit d’aller sur la place du village et de m’adresser à un groupe d’hommes assis, occupés à faire causette. Alman? Ingilizce? Ils me trouvent toujours quelqu’un qui parle l’allemand.

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